c. 2018
Dans un monde écologique, l’écologie s’insère dans toute prise de décision, surtout celles qui concernent l’infrastructure choisie.
Par commun accord, nous devons changer de système – de pensée systémique, à une rapidité inouïe, en termes de notre culture, de nos habitudes, et de leur expression physique.
Prenons l’exemple du feu.
Depuis l’aube du temps, l’homme fait des brûlis pour dégager et fertiliser la terre qu’il cultive. Slash-and-burn – agriculture sur brûlis. Et cela continue – mais pour sauver le monde du vivant, c’est l’une des choses qu’il faudrait arrêter.
L’exemple est parlant. Cette technique de culture sur brûlis existerait depuis qu’on sait faire du feu. En temps moderne, on brûle les feuilles, les déchets végétaux, les restes des récoltes dans les champs. Et c’est très dur de faire autrement, c’est devenu, ou presque, un instinct, une partie de notre code génétique, mémoire collective, mémoire ancestrale.
Nous devons, comme priorité, diminuer drastiquement notre consommation d’énergie, par rapport à la moyenne actuelle – lorsqu’on ne brûle plus la végétation, pour la laisser composter, on fait cela – cette méthode permet de retenir plus d’éléments utiles que le brûlis, et elle permet de les garder plus humides, plus longtemps – en « ralentissant » le cycle de consommation.
« Mais non ! » criera-t-on, « il faut brûler le bois mort pour ne pas avoir d’incendie ».
Comme je l’ai observé, changer les cultures de pensée profonde n’est jamais facile.
Pour nous, les moteurs à combustion interne continuent d’exister, et pour à peu près les mêmes raisons que le brûlis persiste. Les coûts de l’opération sont merveilleusement externalisés. Les profits, non.
Parlant du modèle industriel ou du capitalisme, de l’économie de marché ou de la liberté de commerce, on parle de systèmes qui ont en quelque sorte toujours été, comme propriétés émergentes de notre vie « en société ». On peut essayer de les changer ou de les remplacer – alors que cela donnerait peut-être de meilleurs résultats de s’adresser aux fondations dont ils émergent. Un système économique est fondé sur des valeurs, ou il n’est pas.
Notre société est vectorielle. Une supposition en forme de constat. Elle l’est logiquement, puisque tout ne peut être transmis que par des mouvements, physiques, réels, dans le temps et dans l’espace, tantôt grands, tantôt petits. L’information, ce qui permet à la vie de se constituer en cohérence avec elle-même et autrui, elle bouge, suivant la règle : tout bouge, tout est vectoriel – DONC.
Il s’ensuit, dans ce système vectoriel, que les valeurs de mouvement relatif deviennent critiques. Un prédateur n’a besoin que d’une certaine force pour en terminer avec sa proie. Un rapport de force excessif ne sert à rien, sauf à être obligé à consommer plus. S’il est facile d’obtenir de l’énergie, on peut consommer plus, pour rester compétitifs il faut que les autres consomment plus, et ainsi naît un système économique.
Il est basé sur des nécessités économiques.