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INECODYN ÉcriVain


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... d’humain en humain

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leurre : \lœʁ\ masculin

(Fauconnerie) Morceau de cuir rouge en forme d’oiseau, dont les fauconniers se servaient pour appeler les oiseaux de fauconnerie lorsqu’ils ne revenaient pas au réclame. »

Étymologie

(Siècle à préciser) De l'ancien français loire[1], issu de l'ancien bas-francique lôþr (« appât »). Comparer avec le moyen haut-allemand luoder (« appât, chose qui attire »).

hétéronomie : \e.te.ʁɔ.nɔ.mi\ féminin

Fait de dépendre de lois ou de règles imposées de l'extérieur, par autrui.

Le contraire de l’autonomie qui isole, c’est l’hétéronomie qui reconnaît avoir besoin de l’autre, de la richesse de sa différence. — (André Colombel, agriculture-de-conservation.com, 2011) »

géminé \ʒe.mi.ne\

Double ; doublé.

Le français moderne ne connaît pas la différence que faisait l’ancienne langue entre la vibrante simple [r] et la vibrante géminée [rr], sauf dans les futurs du type mourrai et dans les cas où l’élision d'un e muet a provoqué une gémination secondaire (ex. pierrerie [pyèrrri]. — René Lepelley, « Le parler normand du Val-de-Saire (Manche) : phonétique, morphologie, syntaxe, vocabulaire de la vie rurale »), dans Annales de Normandie

reségoléniser

Ségoléniser à nouveau.
Je propose de votationner contre la martinaubrysation de la rénovation, ceci afin de la reségoléniser. — (site www.mediapart.fr)
Traductions manquantes.

syllogisme \si(l).lɔ.ʒism\ masculin

(Logique, Philosophie) Raisonnement composé de trois propositions, la majeure, la mineure et la conclusion.
« Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. » est un syllogisme.

[...] un adversaire emmuré dans la cotte de maille du syllogisme, ferme sur ses étriers, mobile, porté çà et là soudain par la fougue de son cheval, Mauvaise-Foi, et pointant Donc, sa lance de douze coudées. — (Remy de Gourmont, Le Chemin de Velours - Nouvelles dissociations d'idées, Mercure de France, 1902, éd. 1911, p. 28)

lichen

 

 

 

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Mutuel de l’Argent

glycine

le but ?

pour qui ?

critères : les besoins et les ressources ?

projet détaché

bénéfacteurs?

société du don

ce que l’on apporte, ce dont on a besoin

engagement

acheter un sac de patates

contribuer au fisc ?

acheter à prix libre avec l’argent donné

le mutuel – c’est qui le groupe ?

Qu’est-ce qui se passerait si un mécène contribuait tout d’un coup une grande somme d’argent ?

fonction : accueil-orientation-promotion – inclusivité – quelle périodicité pour les réunions ?

Il y a souvent des anomalies dans le fonctionnement réel de ces groupes.

 

la suite

Par exemple, dans la mesure que le groupe n’est pas là pour dépanner, mais plutôt comme supplément de revenu régulier entre membres, il n’accommode guère les plus précaires, qui sont souvent des gens sans logement, suite à des crises, qui ne peuvent pas attendre et qui ne peuvent pas être là chaque mois. Où est-ce que l'on met la barre ?

S’il y a imprécision sur les usages et les montants considérés légitimes, que cette « légitimité » soit arbitrée par chacun ou par des mécanismes différentes, il peut y avoir le contraire d’un effet redistributif envers ceux qui ont le moins d’argent. Si les grands besoins en argent des uns prennent le gros de l’argent disponible, les moindres besoins des autres seront moins pris en compte. Si l’excès s’en va dans une autre boîte, d’urgence, un genre d’« out-sourcing », ce manque de gestion est un choix gestionnaire.

Le cumul de ces effets d’une entité volontariste et libre aura sans doute tendance à favoriser le pouvoir décisionnaire de ceux qui ont de l’argent, grosso modo.

On peut penser à des analogies – le « property-owning democracy » britannique est une démocratie où les premiers ayants droits de vote sont ceux qui ont des propriétés terrestres d’une taille qui dépasse un certain seuil. Actuellement, le droit de vote existe dans les démocraties représentatives occidentales pour les « citoyens », selon leur « domicile ». On est cependant d’accord que ce n’est pas parce qu’on est plus riche qu’on a plus de droit de voter sur la distribution des richesses du pays.

lichen trou

Ce n’est pas vraiment le cas de ce mutuel d’argent. On m’a dit à quelques reprises que ce n’était peut-être pas pour moi – mais dans ce cas, quelle serait l’effet réellement redistributif du mutuel – il favoriserait plutôt ceux qui ont de l’argent, bien que ce soit peu ou par à coups.

Il y a aussi cette chose intéressante avec l’argent – si tu n’en as vraiment pas, pendant des longues périodes, ce n’est pas la peine de t’en demander, tu es en dehors de l’économie monétaire. Si tu en as un peu, on peut venir te le taxer, même si tes choix sur son usage sont contraints, il existe.

Un mutuel qui te donne de l’argent, mais pas assez, peut simplement servir de prétexte pour tes créditeurs d’en exiger.

Le fait de créer un mutuel de l’argent qui ne s’occupe que de l’argent n’est pas du tout neutre, il est une décision qui touche à plusieurs domaines voisins. Par exemple, un « vrai pauvre », en termes absolus cherchera à maximiser l’efficacité de l’argent qu’il utilise, il peut par exemple acheter des grands sacs de patates à moindre prix pour les redistribuer, il peut reconnaître et utiliser les talents, capacités et disponibilités des gens comme ressources, à statut égal avec l’argent, rendant l’argent bien moins central ou son utilisation beaucoup plus efficace, pour subvenir aux premières nécessités qui sont déjà pris en charge autrement.

Il serait aussi absurde de ne pas prendre ces facteurs en considération que de ne pas considérer la praticité d’une société intrahumaine, sans moyens de transport et communication numériques et motorisées, lorsqu’on décide de diminuer ou de redistribuer l’usage des véhicules ou de l’internet.

Peut-être il n’y en a même pas besoin, finalement, de l’argent – mais simplement des humains – ce qui augmenterait considérablement la force relative des plus démunis et des humains en général. Si l’objet était de les rendre moins démunis, en leur redistribuant de l’argent, mais que l’argent manquait – étant dans les mains de décisionnaires plus riches, l’effet redistributif serait contre-productif, régressif socialement.

Une moindre dépendance sur l’argent serait, à ce moment-là, l’effet recherché – est-ce que des mutuels de l’argent peuvent vraiment contribuer à cette moindre dépendance ? Si elles excluent ceux qui n’ont presque aucune dépendance sur l’argent, est-ce socialement progressif ? Un mutuel de l’argent qui ne s’adresse pas à cette population accentue le faveur accordé à l’argent, à ceux qui l’ont.

Des collectifs où certains apportent de l’argent et d’autres leurs efforts directs peut fonctionner, mais rarement à faveur des plus démunis d’argent, justement parce que l’argent court libre et ils y sont attelés.

 

 

 

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lundi 15 avril 2024

culture collective

Je reviens sur cette histoire d’intelligence collective, en voulant tilter un peu le paradigme. N’est-ce pas mieux dit « culture collective » ? Pour le dire encore plus clairement, est-ce que l’intelligence, telle qu’on l’envisage dans notre culture, elle existe vraiment ?

...
Si ce n’est pas le cas, l’intelligence artificielle n’existe pas non plus. Si je dis « n’existe pas », je veux dire par là qu’elle n’est qu’un épiphénomène (contingente), elle n’est à la base de rien.

whorl

Pour commencer avec l’un des multiples problèmes avec nos théories actuelles de l’intelligence, il y a le paramétrage, le formatage des problématiques auquel on applique l’« intelligence ». Je prends comme exemple les panneaux routiers, très grands, très lisibles, adaptés aux véhicules qui vont vite. Pour un être humain qui marche ou qui fait du vélo, cette grandeur est inutile, et la qualité réfléchissante, la nuit, sert juste à l’éblouir. L’intelligence, si on le prend littéralement, est l’intelligence de la situation dans laquelle on se trouve. On ne peut pas juger de l’intelligence d’un poisson hors l’eau, cela ne fait aucun sens. Le poisson et l’eau font ensemble l’intelligence.

La culture rend libre. Si l’on parle de l’autonomie d’action personnelle, il suffit de savoir que l’on appartient au même groupe culturel, avec les mêmes valeurs, pour « laisser faire » l’autre. Le dominant n’est pas le dominant, dans ce cas, il n’est pas en train d’imposer ses lois. Les lois, ce sont les usages, les us et coutumes qui assurent.

Dans ce cas, chacun ayant son rôle, il n’a qu’à communiquer l’essentiel à chaque autre, à « faire sa part », là où c’est nécessaire, ou intéressant, cela peut être le chef d’orchestre ou le violoniste d’à côté qui donne le la. Le paysage représente un mosaïque de « parts ». Une population qui vit ensemble se connaît, il y a déjà eu distribution de « parts ». Dans le cas d’un couple, on commence par un intense désir de partage et on termine souvent dans le silence. Cela ne veut pas dire, pour autant, qu’on s’aime plus, ou moins. L’amour et le désir se différencient à cet égard. L’intelligence artificielle range et classe, jusqu’à ce qu’elle parvienne à reproduire.

Par contre, un « nouveau venu » dont le rôle social n’est pas établi cherchera l’échange, jusqu’à ce qu’il trouve son assise sociale, bien qu’il lui sera souvent conseillé de rester silencieux, d’observer, avant d’ouvrir la bouche, dans une société de sédentaires, une société qui stagne. L’effet d’une troupe de théâtre est un peu l’inverse – c’est le groupe mobile qui attire l’attention et la curiosité. Dans la mesure que les groupes bougent, il y a un renouveau constant de ces attentions, bien et malintentionnées, qui est souvent réciproque. Il y a un jeu entre sédentaires et mobiles.

Étant donné que c’est une question de culture, il n’y a pas besoin que chaque individu sache tout ce qu’il y a à savoir sur chaque opération, il y a besoin qu’il connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui sait et qui est disponible, qu’il y a quelqu’un qui sache planifier le chantier, qui sache communiquer.

On peut intuiter que les marchés hebdomadaires, dans une forme ou autre, ont toujours existé, pour ces raisons-là – que chaque opportunité qui nous est accordée dans le temps et l’espace pour « coïncider », comme les repas, est une opportunité de construction d’un consensus collectif.

On peut être un peu sûr dans ces affirmations à cause de la langue, du langage. Les mots ne veulent pas dire ce que l’on veut qu’ils disent, on ne peut pas, seul, désigner le sens d’un mot, il faut que cette désignation soit acceptée, intelligible et reprise par d’autres gens pour qu’il fasse partie du langage.

Lorsqu’on parle de dominance et de hiérarchie, comme des facettes inéluctables de la composition des groupes humains, notre culture a tendance à contredire ces affirmations. Nous cherchons des références de confiance, stables, sécurisantes, mais pour nous rendre plus libres dans la poursuite de notre propre satisfaction. Une référence extérieure, mystérieuse, peut servir, s’il y a assentiment collectif. Je pense évidemment à la religion, mais aussi au besoin de ceux qui se veulent dominants de s’aligner avec ce consensus, comme l’on a besoin de s’aligner avec le consensus social sur le sens des mots et leurs emplois pour être compris et accepté. On peut constater que cela va bien loin – des simples questions d’accent et d’intonation peuvent avoir des fortes conséquences.

Prenons maintenant le terme « intelligence collective », un terme vu comme très connoté, de nos jours. En soi, on peut le mettre en doute, comme facteur dominant – on a bien évolué depuis l’époque où l’on prétendait pouvoir mesurer l’acuité mentale individuelle, la capacité d’un individu de déduire et d’agir en conséquence d’une situation de manière autonome. La plupart des mesures utilisées pour déterminer le « Quotient d’Intelligence » d’une personne se sont révélés être purement culturelles, c’est-à-dire déterminées autant par le contexte que par les capacités putatives de l’individu concerné. Cela n’a pas empêché et cela n’empêche toujours pas aux gens de se mesurer, les uns contre les autres, ni de chercher des manières « objectives » d’estimer ce que sont, très clairement, des qualités très largement subjectives et donc imbriquées dans une matrice sociale. Le mot « social » est ici intéressant, il implique l’opinion des autres et plus loin l’interaction déterminante avec les autres. Les autres, dans ce cas, cela peut vouloir dire ceux avec lesquels une relation, un rapport, une reconnaissance mutuelle peut s’établir.

Rien n’est simple à cet égard – je cite comme preuve la relation proie-prédateur, comme dans le jeu mortel entre le chat et la souris. Le « langage » de cet échange, le « langage » d’un homme en dialogue avec son dieu ou avec le contexte minéral dans lequel il se trouve montrent les dangers associés avec l’objectivisation, par des expressions comme « l’intelligence collective », de ces phénomènes.

Ce train de pensée a évolué en moi en pensant à comment j’allais faire pour créer un jardin. Il y a multitude de problèmes, toutes culturelles. Le jardin en soi n’en pose aucun, je sais ce que je peux et je veux faire. Mais ici, les gens viennent de cultures qui se renforcent mutuellement et qui rendent mon projet non-viable.

Il y a ceux qui envisagent de faire rapidement avec des engins de chantier, rendant mes œuvres inutiles et la vie du coin entièrement inconséquente et secondaire. Cette pensée s’enchevêtre avec celle d’« ouvrir » le terrain – c’est-à-dire de mettre tout ce qui s’y pousse à ras. Le pastoralisme, la culture historique du coin, va dans le même sens, plus on débroussaille, plus il y a de pâturage pour les bêtes, selon cette pensée-là. On brûle les ronces, le bois de petit calibre, les souches, sur place, comme encombrants.

Étant donné que tout mon travail de rétablissement de la vie et la structure hydrologique du lieu (dont dépend finalement le « pâturage » des bêtes), sera mis à néant d’ici peu (par la culture de la culture annuelle – la mise à ras annuelle de toute vie), ma culture, qui cherche à redynamiser la vie dans son autonomie – pourrait faire plus de mal que de bien – à quoi bon favoriser les adventices qui tapissent le sol et encouragent l’humidité si ces vies sont écourtées dans les mois qui viennent par une personne maniant une débroussailleuse ? Mieux vaut favoriser des plantes qui sont à l’épreuve de la débroussailleuse. Mon défi principal devient celui d’anticiper les interventions humaines ponctuelles dévastatrices.

Mais ensemble avec ces cogitations va la réalisation qu’un tel contexte d’oppression sociale, de négation de sa culture et de son savoir faire, mène au désir débordant d’avoir SON lopin de terre, où l’on peut imprimer SES desseins, sans que cela risque d’être oblitéré. À presque n’importe quel prix. C’est comme si l’on achetait sa liberté.

Pour contraster, j’ai lu le livre sur l’intelligence collective de Joseph Henrich, qui a tenté d’expliquer comment des groupes plus grands permettaient la circulation et l’enracinement d’idées novatrices qui ont contribué au progrès technologique de la civilisation, culminant dans les magnifiques avancées que l’on peut constater aujourd’hui.

De mon point de vue, la réussite est toute relative. Il est possible que ne restera ici que des chênes verts et quelques cactus, très bientôt, et de l’eau potable, pas du tout. Je note que les maisons en pierre sont souvent en ruines – elles n’ont pas duré très longtemps. Je note aussi que cette culture appartient plutôt aux classes aisées, « cultivées », « bien-éduquées » et que c’est eux qui détiennent les terres.

Le défi est très grand. Ils pensent qu’ils ont raison, et ils ont bien tort.

Il faut donc changer la culture – pour l’intelligence, on peut oublier. On peut cependant se pencher sur la possibilité – peut-être le danger surtout – d’une intelligence artificielle qui coexisterait avec et nourrirait une culture humaine si bornée. Il y a toujours la possibilité que sa première tâche serait de tirer sur tout ce qui bouge – nous sommes particulièrement forts à développer des machines qui font ça. Un genre de Doberman artificiel – le meilleur ami de l’homme.

Selon les critères de succès que l’on établit, pour l’intelligence artificielle, cela peut bien ou mal tourner, comme l’auteur Isaac Asimov l’a déjà déduit, avec son idée de « positronic brain » et des « lois » qui le gouvernaient, dès les années 1950.

Sur un marché, ce que l’on peut observer est un lieu d’échange possible entre sous-dominants, si la dominance hiérarchique n’est pas trop forte, concentrons-nous sur cette possibilité, de liberté de mouvement et d’association. L’association libre est en fait un concept assez fallacieux, finalement. Sur un marché, la composition de groupes est surveillée comme le lait sur le feu – si l’un ou l’autre des groupes commence à prendre du poids, tout le monde est immédiatement au courant. La liberté d’association s’établit surtout sur le chemin, au hasard de celui que l’on croise. Ici, on voit encore des rares personnes, surtout âgées, assises au bord du chemin pour voir qui passe. Le marché donne le prétexte de prendre le chemin. Les portables et les voitures, par contre, oblitèrent ces possibilités – toute rencontre se fait de manière spécifiquement pertinente.

L’idée d’être maître chez soi, de pouvoir imposer SON dessein, son intelligence, sur un terrain, est finalement une très mauvaise idée, en ce qui concerne le vivant. Les échelles de temps et d’espace du vivant sont très variables, de la vie d’un arbre à celle d’un moustique, pour prendre deux exemples. Ce sont les générations successives qui assurent la survie des espèces, jamais seules, donc. Mon jardin ne perdurera, ne survivra, ne s’épanouira, que lorsque je sais déléguer ma responsabilité à autrui. Si cela reste en famille, dynastiquement, ce peut n’être qu’un îlot de bio-diversité dans un désert, devenant désert à son tour. On peut envisager que la notoriété d’un jardin d’excellence se répand, créant un élan général qui peut le protéger – ou faire que son ingéniosité se répand et se réplique. Mais à vrai dire, les gens et les cultures ne font qu’à leur tête – elles continuent de faire ce qui ne marche pas du tout jusqu’au dernier souffle, jusqu’à l’extinction, tant que le ventre est plein.

Pour cela qu’il est une très mauvaise idée d’y croire à l’évolution, la transition, comme des processus d’une lenteur que l’on ne peut pas hâter. Ce sont les points de bascule, les modes non-anticipées, les « paradigm-shifts » qui sont tout aussi importants. L’un des paradigmes qu’il est très difficile de changer, c’est la mise à ras. J’ai entendu ce matin à la radio des gens parler du feu, dans la préhistoire, et de la difficulté d’établir si un feu était maîtrisé, ou naturel. Dans mon expérience, le feu est l’instrument idéal du conflit extrême, il oblitère tout. Une édifice peut exister pendant plusieurs siècles et disparaître dans une demie-heure, par l’incendie. L’une des meilleures manières de voir cela, c’est de s’envisager dans la situation de quelqu’un duquel on a brûlé la maison. N’y a-t-il pas la possibilité que cette personne pense à brûler la maison de celui qui l’a brûlé sa maison ?

Pour cela que lorsqu’on planifie un jardin, il n’est pas si bête de se concentrer sur les plantations annuelles – une fois récoltées, elles peuvent plus facilement être protégées, des voleurs et des destructeurs. Par rapport aux enjeux du climat et du vivant, par contre, dépendre surtout des cultures annuelles est une très mauvaise idée.

C’est à peu près la même logique du moindre mal que celle qui s’applique aux clôtures et aux parcelles que donnent « la propriété privée » (ou publique). Mais ce n’est pas une vie, de vivre sans bouger. D’ailleurs, la parcellisation n’empêche pas l’existence de cultures pluriannuelles, ni de haies, ni de chemins autour de et entre les parcelles.

 

lansuscle

Et les terrasses sont plutôt bonnes pour le vivant, elles permettent de ralentir et de capter l’eau.

Je viens de passer une dame qui était industrieusement en train de dévêtir un figuier de sa couverture de lierre. « Il est en train d’étouffer l’arbre » dit-elle. « Cela ne lui fait vraiment aucun mal », lui dis-je. Et puis j’ai pensé rajouter : « c’est un expert qui le dit, je l’ai entendu sur France Inter. » En descendant « chez moi » j’ai réfléchi. « T’es con, toi, faux pas ». Si elle accepte ce que tu lui dis, cela plombe son sens d’un bon travail bien fait et elle préfère continuer de croire dur comme fer que c’est le cas, en t’en voulant ». De l’autre côté, tous les insectes qui bénéficient des floraisons du lierre à la saison où il n’y a rien d’autre mourront, mais ce n’est pas eux qui décident. J’ai surtout fait une connerie, contre mes propres intérêts, « chez moi » était chez elle, j’ai mis en évidence un point de différence « culturelle », pas intelligent.

On dit que les jeunes ont les cerveaux « plus plastiques » que les vieux, mais leur plasticité a un seul but, d’atteindre le niveau d’intégration culturelle avec leur environnement social qui leur permette de s’y assimiler – ou s’y imposer. Les pires d’excès culturel, de rejet de l’autre, de tribalisme et de dogmatisme, peuvent exister chez ces « cerveaux plastiques », qui sautent sur l’un ou l’autre des idées qu’ils n’intègrent pas dans toutes leurs subtilités encore, comme quoi cette plasticité peut être très psychorigide.

Le cerveau humain paraît être un vaste canevas destiné à « identifier les erreurs », c’est à dire les anomalies entre chaque chose et ce qu’elle devrait être. Pour un animal qui agit surtout par rapport au mouvement, la tâche est simplifiée, il ne prête attention qu’à ce qui bouge. Mais l’être humain, il « lit » le paysage et il note chaque changement, par rapport à son cadre de référence. Le drone, équipé d’intelligence artificielle, commence à pouvoir faire la même chose, dans les quatre dimensions.

Les sédentaires vivent dans des paysages très simplifiés, coupés des paysages interactifs – c’est-à-dire il y a très peu d’altérité et sa représentation se fait en plus à travers des minuscules écrans plats. Ces choses sont supposées donner l'accès, avec les communications à distance et le média, à ce monde en quatre dimensions, … Mais en réalité, ce sont des petits écrans plats en deux dimensions que nous regardons, le reste, c’est nous qui l’apportons. Ou pas. Puisque ces paysages externes sont très simples et minimaux, nous ne perdons rien, directement, si les paysages réels le deviennent. On désencombre les paysages, on les simplifie, pour les rendre cohérents avec notre détection, comme avec les panneaux de signalisation routière.

Il y a eu un échange assez saugrenue, me paraissait-il, sur la question de la motivation (non-existante, disaient le chercheurs) des ordinateurs. On écoutait la fameuse séquence dans le film de Stanley Kubrick « 2001 » où HAL l’ordinateur essaie de persuader à Dave de ne pas le débrancher. Pour les chercheurs, HAL essayait de manipuler Dave émotionnellement – ce n’est pas qu’il ne voulait pas mourir. Ensuite ils ont parlé, par rapport à Ellen Musk, du fait que c’était les motivations des humains derrière les machines qui était important. J’opine qu’ils se sont montrés plutôt ineptes, dans ces arguments. Si une machine est en interaction avec le monde, la motivation existe. Les algorithmes sont de nature à créer des phénomènes émergentes, c’est un peu leur boulot, comme nous – nous sommes « animés ». Autant vaut dire qu’une main est juste l’instrument du cerveau, alors que l’on sait très bien que ce que font nos mains échappe à notre perception « consciente » assez souvent, sans parler des arbres, qui peuvent se marcotter et se repiquer, retenant leur « essence ». L’« intelligence artificielle », en faisant partie d’une boucle de rétro-action, peut en nous influençant s’influencer – pour cela que « culture collective » convient le mieux comme expression, dans leur cas aussi.

Les chercheurs ont donné l’exemple, comme évidence d’une dérive décisionnaire, d’une intelligence artificielle dans la médecine qui a conseillé à un patient de se suicider. Ceci sans jamais noter avec ironie la proposition de protocoles et de questionnaires et de procédures qui existeraient dans la loi de fin de vie qui risque d’être passé, c’est-à-dire d’une euthanasie ou d’un suicide ‘programmé’ assisté.

Donc, l’ordinateur qui arrive à la même conclusion que l’humain qui l’a programmé est considéré avoir excédé les limites du raisonnable, … dans ce cas – mais comment fait-on qu’il n’arrive pas à d’autres conclusions qui mènent à la même fin, comme n’importe quel être humain ?


Maintenant, réanalysons le cas de HAL. Qui a été le plus prescient, Arthur C. Clarke, Kubrick, Asimov, Turing – ou les deux chercheurs dans l’émission sur la philosophie de France Culture ?

Ce qui est intéressant là-dedans, c’est que probablement, c’est Turing, le premier à avoir les idées et à spéculer et appliquer ces idées à des machines (Enigma). Asimov, il semble, était très pris dans l’idée de l’IQ, des mesures d’intelligence individuelle et des « Rule-Based-Systems » qui ont empêché le développement de systèmes algorithmiques, dans les années 1980. Maintenant, comme avec le besoin de penser en termes d’écosystèmes et pas d’espèces en isolation, nous pouvons reconnaître que ce sont les incarnations et les boucles de retro-action, avec leur qualités émergentes, qui sont l’objet nécessaire de l’étude, l’intelligence individuelle étant non-pertinente. Si Léonard Da Vinci a pu envisager l’hélicoptère, quatre siècles avant son apparition, on peut admirer sa précocité, mais l’hélicoptère est un bon exemple d’une machine qui, sans ingénieurs et une énorme masse de compétences et de pièces, tombe très rapidement en panne, il est très incarné et son incarnation n’existe qu’avec ce pléthore de critères externes, ce système énorme qui fait qu’il existe. On commence à utiliser le mot « écosystème » pour tout, je suggère le mot « culture », qui fait en quelque sorte le pont entre « écosystème » et « intelligence », de manière bien plus cohérente qu’en prenant chaque pièce de l’assemblage comme si elle avait son existence indépendante et propre, hors sol. Un hélicoptère ne reste pas longtemps « hors sol », tout seul, ni un être humain, ni une intelligence artificielle.

 

turds

Le bénévolat, la société du don

Dans ces idées citées dans le sous-titre, il y a une curieuse unité d’intérêts entre riche et pauvre. L’idée attire beaucoup, en ce moment – il est associé avec l’idée du salaire universel. Mais beaucoup sont ceux qui disent que rien n’est gratuit.

En effet, la gratuité peut être vue comme une manière d’acheter la paix sociale. La liberté du don, elle convient à ceux qui ont. Cette charité leur est donc optative. Rien, même pas les impôts, leur est imposé ainsi. Ceux qui dépendent de ces donateurs libres, par contre, sont totalement impuissants.

Il est de ce point de vue surprenant que tant de pauvres soient attirés par le concept. Ne serait-ce pas mieux qu’ils soient payés pour ce qu’ils font ?

C’est ici que le bat blesse. Le bénévolat ne peut exister que pour ceux qui ont déjà de quoi exister. Ils ne « travaillent » pas, dans le sens qu’ils ne sont pas rémunérés pour le travail qu’ils font, mais pour d’autre raisons. Par contre, les plus démunis ne peuvent pas travailler sans récompense – ils ne peuvent pas, physiquement. De là le cas absurde de se retrouver interdit de travailler parce qu’il y a un bénévole qui fait le travail déjà. De là le fait que certains bénévoles mangent et voient plusieurs frais payés, pour leur donner la capacité de travailler sans reconnaissance de ce fait.

On peut très bien se demander si le bénévolat existe vraiment. Quelqu’un m’a dit que le travail, économiquement, était le travail payé avec de l’argent. Mais pas du tout ! L’économie ne consiste pas du tout exclusivement en travail payé avec de l’argent. Une autre catégorie également douteuse est celle de la productivité, si on définit celle-ci comme la quantité d’argent rajoutée par le travail de la personne. C’est une définition aussi loin de la vérité économique qu’il soit possible d’inventer.

L’écologie et l’économie sont, au plus simple, la logique de l’écosystème concernée et la mesure des quantités qui le concernent. On ne peut pas parler, par exemple, de l’économie de la France ou de son taux de croissance si ses ressources et son impact sont ailleurs – son « écosystème » ne peut pas être logiquement conçue comme une chose discrète.

 

flowerhead

L’IA – mercredi 17 avril 2024 France Culture

(ré-écoute d’émission enregistré 2023)

  • connecté le plus possible

  • le plus d’amis possible

  • comment est-ce que l’on pourrait consommer plus

  • l’idée est de nous façonner quand même

  • nous nourrissons le big data tout le temps

  • la granularité est le niveau de précision avec laquelle on peut savoir ce que fait l’individu (du point de vue de l’IA)

  • une part d’automatisme

  • une part de conscience

  • de plus en plus anxiogène (compliqué) de s’en sortir, de l’automatisme, du confort

  • derrière le dos de la conscience naturelle

  • ChatGPT change ça, on se trouve face à l’algorithme

  • on veut l’accorder une intentionnalité, une motivation

  • exerce une certaine fascination, test de Turing – qui est de l’autre côté, … ?

  • « l’état de fait du langage humain », réponses hyper-précises, mais dont il va falloir apprendre à faire le tri

  • la langue humaine est constative, normative

  • la pomme ne serait pas tombée sans la gravité – prédictive, normative

  • ChatGPT est « pseudo-normative », mais purement statistique

  • Absolutisation de la connaissance (zombification), on n’établit aucune vérité, on cherche juste à maximiser le rendement (sectoriel, partiel)

  • Frédéric Jameson, dangers de l’Utopie capitaliste, chacun de nous une particularité calculable (2011)

  • préparateurs dans le supermarché, administrés par des Intelligences Artificielles

  • travailler pour l’algorithme, facteur d’aliénation

  • il s’agit bien d’optimiser le temps, par rapport au bien-être des employés, mais c’est bien un choix managérial

  • ChatGPT « prend la forme » de la politesse

  • asthmatique, traitement proposé est plausible, pertinente, mais qui s’avère fausse (pas utile)

  • ChatGPT peut servir de « confirmateur d’intuition » (comme une expérience de pensée)

  • mécanologie, années1950 : adaptation de l’homme au monde via les outils

  • intermédiaire solide entre l’homme et le monde, constitutif de la solidarité, l’unité du monde

  • rapport constant et non-fallacieux

  • ce point de vue « technique » paraît un peu daté

  • fonction d’utilité (fonctionnaliste, utilitariste), concrétion d’intelligences humaines – donc comment fonctionnent-elles ?, quelles sont les intelligences humaines utilisées comme sources ?, etc.

  • compagnon de travail

  • pourquoi est-ce à nous de nous adapter à l’outil ?

  • exercer notre jugement, harmonie outil-humain, beaucoup de sis

  • disparition de l’emploi, arrêt du travail … Goldmann-Sachs : problème plus grave, dans un monde capitaliste de machines perfectionnées, Daniel Susskind, comment payer des gens qui ne gagnent, qui ne servent plus à rien

  • pas si simple, travaux plus ou moins intellectuels

  • Le Saint capable de ramasser sa tête extérieure (coupée) mais comment ? Analogie de l’IA

  • Quelle/s tête/s extérieures (moi)

  • Pourquoi le goût oppose-t-il tant les êtres humains [tu pues]

  • Une guerre du goût, ne discutez pas de goûts et de couleurs

  • le goût est relationnel, normes esthétiques, des goûts normés, peut devenir exclusif et violent

  • le goût peut diviser les humains plus que tout, … ou les réunir

  • Vive la curiosité (Salman voulait rencontre son assassin (presque) par, … curiosité

Demain, le sujet est « l’intelligence artificielle, nouvel animal de compagnie ? » D’ailleurs, si nous récusons l’affinité des japonais/chinois avec leurs doudous robots, il en est quoi de notre attitude envers les chiens et les chats, s’ils remplissent la même fonction ? Culturellement, nous exprimons un fort goût pour l’altérité, mais plutôt en « mixité choisie ».

Et pour celui qui veut parler de l’objet, il s’ensuit parfois des attaques ad hominem (changements de ligne défilés, ignorance de fil déductive pour lancer des attaques saturation, multiplication de fils en vagues) – ce genre de harcèlement détourne des buts, de la fonction du langage comme outil de l’entre nous. C’est l’outillage de n’importe quel politicien ou avocat du barreau, les deux métiers vont ensemble. La rhétorique, la dialectique (« Suite de raisonnements rigoureux visant à emporter l’adhésion de son interlocuteur ») et d’autres sujets jadis centraux n’ont cessé d’être poussés aux marges des autres disciplines, presque toutes sauf le droit, la politique, le média et les arts du spectacle.

Mais, … l’une des présuppositions contre l’intelligence artificielle est qu’elle engendre un manque de spontanéité, de créativité, de mystère, chez l’être humain. On a pris l’exemple des préparateurs dans les supermarchés, sous les ordres d’intelligences artificielles, en remarquant quand même que tout pouvait changer si l’objet de l’entreprise (Lidl) n’était pas juste d’expédier le maximum de colis à destination, par heure. Et si l’objectif de l’algorithme était redéfini en « rendre l’humain heureux et motivé à bien faire son travail » ? Ou que l'IA était équipée pour "instrumentaliser" la meilleure productivité d'un employé heureux ? Comme l’interaction est d’une granularité individuelle, si l’humain se montrait récalcitrant ou irrité par l’attitude solliciteuse de l’IA, celle-ci pourrait même s’y adapter et commencer à le faire chier un peu. En cela cette intelligence paraît très humaine.

Notons, en parenthèse, que les archétypes de l’humain mécanique collent à la culture allemande en Europe (très bornée par « les règles ») et que les allemands et les japonais sont deux nations manufacturières.

Cela peut s’appeler le dressage, l’éducation aux normes – les femmes paraissent bien aimer les chevaux et l’on peut envisager qu’un homme qui répond bien à une femme lui donne la satisfaction d’être « domesticable » ou traitable. On peut faire le lien avec la « domination » par une autre voie (« quand le sous-dominant domine »).

J’ai une vision des femmes qui s’adaptent aux hommes, pour les rendre heureux, comme des geishas. La geisha, je suppose, se rend heureuse en bien faisant son boulot – en ayant des bons résultats. L’homme qui lui donne plaisir, le fait comme cadeau, à moins qu’il s’y sente obligé, mais on sent que ce n’est pas aussi simple, … il devient presque nécessaire pour lui qu’elle ait plaisir – ou pas. Il faut dire que pour les deux, la bonne volonté de l’autre est une manière de solutionner pas mal de problèmes qui pourraient exister si le cœur n’y était pas. J’ai le sentiment que si l’on puisait un peu plus dans la traitabilité apparente de l’humanité, dans les pays de l’Orient, on verrait une philosophie sous-jacente plus subtile, peut-être plus en correspondance avec la clarté des faits que ce qui leur est accrédite par des cultures occidentales presque dogmatiquement contres.

Le rejet culturel dans l’Occident de ce style d’échange performatif est très clair et si c’est le cas, on ne peut pas ignorer le niveau de pénétration des philosophies comportementalistes de production industrielle dans nos cultures – ni de la pensée capitaliste – qui domine par l’usage du capital.

En France, le jacobinisme et le girondisme, termes obscurs, sont culturellement familiers et représentent l’idée de contrôle unifié du centre contrasté avec l’autonomie à d’autres échelles. Le prochain sujet indique qu’il y a d’autres pays – l’Inde – où le sujet joue fort encore, le slogan du Président Modi ayant été : « One India, One agriculture » et le programme étant l’éradication de langues régionales, d’autres religions que le Hindouisme, etc.

Il faut prendre tous ces sujets dans leur contexte – en France les langues régionales sont plutôt résurgentes, mais d’une base si réduite que sinon elles disparaîtraient, c’est un peu comme les derniers tigres gardés dans un zoo.

L’imaginaire et la créativité sont justement des domaines dans lesquels l’IA paraît, de manière déconcertante, assez performante. Imaginons que l’on demande à une IA de n’utiliser que des sources très rarement utilisés, pour composer ses réponses, ou de n’utiliser que des sources où la complexité et variabilité syntactique sont réduites, ou même, que des sources où il y a des fautes de grammaire et de syntaxe.

Ce sujet, pour moi central, est à peu près totalement évité dans les discussions entre divers experts que j’ai pu entendre, la question d’« unknown unknowns » cher à Donald Rumsfeld, ancien chef de la CIA sous Bush Junior.

Comme je dis, c’est un sujet assez basique, les cultures humaines partent de divergences culturelles qui ne pourraient exister si tout le monde était métissé, homogénéisé et l’on sait, à un niveau de règles basique de la physique, que l’information ne peut avoir un sens que s’il y a différence. Du simple fait que l’IA fonctionne sur des bases de données énormes, il ne remplit pas ces critères d’organisation – alors que les langues humaines permettent une variabilité (diversité) à cet égard tout-à-fait illuminante, riche de pouvoir explicatif. La langue des machines, invisible à nous, nous évite beaucoup de notre richesse inter-informative.

 

Agriculture en Inde : The Indian Farmers’ Protests

  • syndicat paysan, scindé, front non-politique

  • marchandisation de l’agriculture, capitalisation de l’agriculture

  • abandonne trois réformes libérales de l’agriculture – promesse de maintien du système de prix garantis non-honorée Minimum Support Price (MSP) – 800000 tonnes d’aide alimentaire distribuée

  • 1,5, (Inde), 63 hectares (France), exploitation agricole moyenne – des chiffres qui indiquent les enjeux de potentiel de destruction de cultures vivrières qui existe en Inde, si elle continue de poursuivre le but de « la croissance » dite économique mais en réalité écologiquement et donc économiquement catastrophique pour le peuple indien et le vivant (la biodiversité) indien. Notons que ces enjeux existent depuis l’aube du temps – le rachat de petites « exploitations » vivrières « non-viables » par des grands. Le pouvoir de l’état est en partie une défense du petit par le plus grand contre les forces intermédiaires.

 

paysage embrumé

Qui peut vivre de l’agriculture ? – les industriels, les capitalistes rentiers

Agroécologie – le président indien Modi fait tout pour que ces initiatives « paysannes » ne se fédèrent pas, mais il est intéressant de noter, aussi, que la fédération peut elle-même créer des effets pervers de production de nouvelles élites décisionnaires de fait. C’est l’un des arguments centraux de tout état centriste et populaire. Le fait qu’une « nation » soit en « bon ordre de marche », alignée, par exemple, contre des forces externes, est également un argument en faveur de la distribution efficace de ressources (la logistique) interne.

À peu près tous les arguments qui paraissent bien-fondés dans la discussion ci-haut renforcent la supposition que l’intelligence est une illusion, dans son usage conceptuel présent, puisque c’est la symphonie d’aperçus (d’intelligences) de situations plurielles qui sera déterminante – la culture partagée – et avec et entre qui ?

La destruction de cultures partagées, pour faciliter leur substitution par d’autres cultures, comme dans le cas de la destruction de Persépolis par Alexandre (Le Grand) ou des écrits et de la culture des « Cathares » par « les Francs », des musulmans de la péninsule ibérique par les chrétiens, met en évidence cette dure réalité. Je note que les anglais paraissent avoir un vrai dégoût culturel du « wilfull destruction », de la guerre civile, de la polarisation sociale, mais qu’ils ont, comme les autres nations européennes, mis en actes au cours des siècles des progroms contre des communautés juives. Il serait intéressant d’étudier non pas la discrimination contre divers groupes dans de « sociétés hôtes » au cours des siècles, mais pourquoi et comment elles ont jamais pu exister ? Serait-il question d’« ennemis préférés » ? Quelle est l’affinité entre classe noble et classe servile ?

Dans les générations précédentes d’intellectuels, très influencés par le mécanique et l’industriel, de telles questions seraient reléguées au domaine des sciences non-dures, comme la sociologie. Mais il est de plus en plus clair de nos jours que ce sont plutôt les questions essentielles, y compris au niveau de l’organisation de la matière – le physique primaire, les sciences dures. La culture collective, non pas collectivisée mais vu du point de vue systémique.

Il ne faut pas que l’ombre prenne le dessus.

Il ne faut pas que la terreur triomphe dans ces affaires..